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NOUVEAU : Éclats de miroirs (août 2019)

Éclats de miroirs (éd. : Edmond Chemin, 2019)

 

Descendons dans les rues
Beaux et complètement nus
C'est ainsi en étant à notre avantage
Que nous obtiendrons le meilleur éclairage

Chantons à haute voix sur les toits
N'attendons pas d'être aux abois
N'attendons pas que le destin nous dérange
Nous ne serons jamais des anges

Prenons-le à bras-le-corps
Défions même la mort
Allons jusqu'au bout de nos rêves
Là où jamais ils ne s'achèvent

* * *

Tu es lumière et tu retourneras en lumière
Au-dessus des nuages le ciel est toujours bleu
Et c'est à la fin de la nuit que le soleil se lève radieux
Tu est lumière et tu retourneras en lumière

 

* * *

À ceux qui se moquent du mot Amour
Parce qu'ils le jugent mielleux hypocrite ou lourd
Je dis qu'ils le confondent avec le mot gentillesse
Ou qu'ils lui donnent par erreur le sens de faiblesse

L'amour n'est ni faible ni gentil
Il nous attire aussi bien des ennemis que des amis
C'est un ressenti qui peut faire des ravages
Quand il s'adresse à ceux qui aiment le carnage

* * *

 ...on n'aime pas que les êtres bons
On n'aime pas que les moutons
On aime aussi les loups et les panthères
Les prédateurs et ceux qui aiment la guerre

Quand on aime des êtres égoïstes et haineux
On ressent la même cruauté qu'eux
Et on ne s'en sent pas coupable
C'est même une expérience formidable

* * *

Était-ce cela l'amour Notre amour
Cette étrange coïncidence
De deux parcours d'existence
Et ce qui n'aurait pu n'être qu'un carrefour

Est devenu un seul chemin
Cela s'est fait en silence
Nos regards avaient l'éloquence de l'évidence
Et nous sommes repartis main dans la main

Sans la moindre déclaration
Sans le moindre préliminaire
Et après cent mille millénaires
Nous ne lui avons toujours pas donné un nom

* * *

Je t'aime et je te hais
C'est cela ma vérité
Tes jugements sauvages
Font partie de mon personnage

Je ne suis pas meilleur que toi
Moi aussi je peux te secouer comme une noix
Sans que cela remette en cause
Notre indestructible osmose

* * *

Juste pour un petit instant
Décider de ne pas être amants
Mais ouvrir doucement la fenêtre
Du plus secret de notre être

L'amour est alors comme une fleur
Que l'on ne connaît que par son odeur
Un étrange interminable orgasme
Tout le contraire d'un spasme

* * *

Mais tu ne veux plus de mes bras
Tu joues à l'indépendante
Tu veux être conforme à la loi
Tu ne veux plus être d'une femme l'amante

Mais moi rien ni personne ne m'interdira de t'aimer
Car au fond de moi j'ai gardé ton image
Et je ne finirai jamais d'en abuser
Au fond de moi je ne tournerai jamais la page

Je continuerai à me noyer dans ta fraîcheur
À entendre ta voix et tes fous rires
À effleurer ta peau à m'enivrer de ton odeur
Jusqu'à ce que mon cœur et ma vie en chavirent

* * *

Cela survenait souvent dans la rue
Quand je rencontrais une belle inconnue
Je m'emparais de son visage
Je m'en faisais une image

Je pouvais aussi la capturer sur un écran
Et devenir le soir même son amant
Que m'importait son absence ou sa présence
La puissance de mon amour pulvérisait la distance

Ce n'était pas un fantasme mais un intense ressenti
Et il était totalement gratuit
Je n'attendais pas de reconnaissance
La joie sublime d'aimer intensément en secret
Tenait lieu de récompense

* * *

Aimer est une joie en soi
Qui ne se partage pas
À vrai dire aimer est égoïste
L'amour n'est pas un moraliste

Ce n'est pas un objet de représentation
Ce n'est pas un objet de consommation
Et si par hasard malgré nous il s'exprime
Ne le laissons jamais devenir légitime

* * *

Je suis ce que je suis
En n'étant pas uniquement ce que je suis,
Mais en me dépassant moi-même,
En étant bien plus que ce qu'en moi j'aime.

* * *

Un volcan venait de s'endormir
Et je croyais pouvoir enfin du calme tranquillement jouir
Mais voici qu'à nouveau soudain il explose
Et puis tout de suite après encore il se repose

Il reprend son souffle sa respiration
Si longuement si profondément que c'en est presque une méditation
Qui féconde le feu et les cendres
Qu'il va à nouveau sur la plaine abondamment répandre

Ce va-et-vient interminable entre silence et fracas
Finit par me ramener chez moi
Comme en une éternelle renaissance
En-deçà de toute durée et de toute distance

* * *

Un oiseau à ma fenêtre s'est posé
Et il s'est mis à chanter.
Non ce n'était pas un oiseau des îles
C'était un tout petit oiseau gris de la ville

Il était ici dans son élément
Heureux et si vivant
II s'envola vivement avec grâce
Et je me sentis soudain bien à ma place

Il y eut alors tout proche comme un bruit de moteur
C'étaient les battements de mon cœur
II ne se nourrissait pas d'essence
Mais d'écoute et de silence

* * *

Alors c'est vrai que mes amis sont très différents
Je ne parviens jamais à les réunir en même temps
Ou alors ils se disputent jusqu'à presque se battre
Ils ne savent pas de leurs divergences calmement débattre

Mais moi je les apprécie tous comme ils sont
Je ne cherche pas à donner à l'un plus qu'à l'autre raison
Je préfère plonger dans mon intérieur silence
En reprendre secrètement conscience

Un filtre magique me réchauffe le cœur
Et met à mes yeux tous mes amis en valeur
Je ne peux m'empêcher de leur sourire
Mais sans jamais vouloir les séduire

* * *

Le malheur c'est d'être
Une machine
Une machine à désirs
Une machine à répéter les mêmes désirs
La même vie
À refaire toujours les mêmes choses
À répéter sans cesse les mêmes gestes
À ressentir toujours les mêmes sentiments
Les mêmes sensations
Les mêmes satisfactions
Ou insatisfactions
Le malheur c'est d'être attaché à son image

* * *

Celui qui connaît la vérité ne cherche pas à plaire
Encore moins à se satisfaire

Il vit spontanément
Il peut être avide et violent
Ou tout donner avec une douceur merveilleuse
Sa sincérité est toujours prodigieuse

* * *

Le meilleur de ton être ne peut être vu
Ne peut être entendu
Le meilleur de ton être
C'est ce que tu ne peux jamais paraître

Et la plus belle des roses
N'est finalement qu'une chose
Elle ne dure qu'un temps
Ce qui demeure est pur diamant

Ce qui reste est sans âge
C'est un total partage

* * *
Il n'y a que du nouveau que du différent
Il n'y a que de l'autre
Dont je suis malgré moi le meilleur des hôtes

* * *

Sous les yeux dorés de la nuit
J'ai enfin retrouvé mon ombre
Elle se cachait sous des décombres
Qui étaient ceux de mon ancienne vie

Le jour à peine se levait le soleil était voilé
L'obscurité résistait face à cette lumière encore si pâle
Elle créait des vagues d'ombre infiniment longitudinales
Et moi je grandissais au rythme de cette renaissante clarté

* * *

Je suis si proche de toi
Que tu ne me vois pas
Tu joues décidément trop bien ton rôle
Pour voir ce qu'il y a entre tes deux épaules

Tu t'aperçois là-bas loin d'où tu es
Car tu confonds le vrai et son reflet
Le masque et la face
Ce qui est immuable et ce qui passe

* * *

Oui c'est vrai que j'ai dit aimez et vous serez aimés
Mais aussi sachez que vous serez haïs si vous haïssez
Ceux qui persécutent ma fragile progéniture
S'infligent à eux-mêmes d'inguérissables blessures

Ce n'est pas un effet du hasard
Ce n'est pas une vengeance de ma part
Mais c'est purement mécanique
Ou même simplement arithmétique

Rien n'est aussi subtilement meurtrier
Que l'innocence qui au lieu de se venger
Envoie à l'agresseur ses pensées les plus généreuses
Bien qu'invisibles et totalement silencieuses

* * *

La science ne connaît que le rationnel
Elle ne peut comprendre ce qui est immatériel
Elle ne reconnaît pas d'existence
À ce qui n'a pas de conséquences

Pour elle tout ce qui existe peut être divisé en parties
Alors que d'ici tout élément est compris
Dans une réalité plus globale
Qui elle-même est dans une autre encore plus générale

Et ainsi de suite sans qu'il y ait jamais de début ni de fin
À cette mosaïque cosmique qui est aussi un chemin
Autant dans le temps que dans l'espace c'est sans limites
Que le monde est à la fois Un et infiniment composite

* * *

Après la tempête le ciel redevient bleu
Et tu crois à nouveau à un avenir radieux
Tu ne te complais pas dans la rancune
Tu ne condamnes pas mes divines lacunes

Ma force est de ne pas être parfait
C'est ce qui te permet de tout me pardonner
Mais ceux qui me croient irréprochable
Me rendent ainsi impitoyable

* * *

Je suis ce que l'on croit que je suis
Le plus généreux des amis ou le plus cruel des ennemis
Je prends toujours l'apparence
De ce qui répond le mieux à leur croyance

Celui qui me croit puritain
J'attends de lui qu'il suive le même chemin
Et celui qui m'imagine dans le libertinage
Je n'attends pas de lui que sa vie soit sage

J'attends de chacun qu'il soit ce qu'il est
C'est-à-dire la simple volonté de refléter
L'image qu'il a en lui de ma présence
Même si c'est celle de l'absence

* * *

Nuages et rêves passent
Mais rien ne bouge Ici
Tout est clair chaud silencieux Ici
Ici tu contiens le temps et l'espace

Tu ne crois pas aux apparences
Des autres tu perçois clairement les auras
Et tu peux leur dire quelle sera leur voie
Mais de toi-même tu es dans la plus totale ignorance

Tu voudrais leur donner en abondance
Mais comme tu ne possèdes rien
Ce que tu leur donnes est au-delà du mal et du bien
C'est de leur existence la lumineuse conscience

* * *

Un loup blanc sort soudain d'un sombre bois
Et je me sens perdu complètement aux abois
Ce qui me fait peur c'est qu'il ne semble avoir aucune attache
Je me demande précipitamment ce que cela cache

Mais il marche tranquillement sur le chemin
Il n'a l'air ni méchant ni malin
Il vient vers moi et d'une voix étrangement familière
Mon ami pouvez-vous m'indiquer la lisière

Je lui montre l'arbre le plus proche qui est aussi le plus haut
Je sens que je commence à avoir chaud
Le soleil est au-dessus de moi à la verticale
Tant pis je prends mon vélo il faut que je pédale

* * *

Dans cette vie avant la vie
Je n'ai pas pris le temps de prévoir l'oubli
Et me voici maintenant comme un inutile présage
Je ne sais plus quel est mon âge

Je n'avais pas inscrit sur un mur ma vérité
Et voilà que maintenant je ne peux que dire : j'ai été
Est-ce ainsi que mes anciens destins se vengent
Ne voulaient-ils pas pourtant que je change

* * *

Ah de beaux miroirs brillent là-bas juste devant moi
Je me place en face de l'un d'eux mais je ne me vois pas
Ce qui apparaît c'est un inconnu un autre visage
Mais un autre miroir me renvoie de moi une autre image

J'essaye un troisième mais ce que je vois est encore différent
Il me semble entendre rire mais non c'est la musique du vent
Qui fait grincer les branches et chanter les feuilles
Mes images de moi sont comme des fruits que je cueille

Finalement je dois me résigner à accepter qui je suis
Et je crois que mon voyage se termine ici
Finalement il n'était pas si désagréable
Même s'il reste tout à fait improbable

* * *

Quand on a fait de la violence sa profession
Peut-on être si vite pardonné de ses erreurs et de ses crimes
Et recevoir en plus l'amour et la sécurité en prime
Ne devrait-on pas plutôt subir la plus sévère des sanctions

Mais c'est mon nouveau chemin
Et il va falloir que je change de nature
Que j'accepte ma faute ma blessure
Ça ne va pas se faire du jour au lendemain

* * *

Le temps est comme un cercle fermé
Où le futur est aussi le passé
Le temps n'est qu'un aspect de l'espace
Et l'espace n'est que du temps qui se tasse

C'est ce que j'ai appris en observant la nuit
Nous avons tous plusieurs vies
Et elles ne sont pas seulement antérieures
Elles ne sont pas seulement intérieures

Elles existent aussi toutes ici et maintenant
Séparées de nous par un invisible écran
Et il faut passer par-dessus les images
Pour percevoir un autre langage

* * *

Que donneras-tu à la lumière
Toi qui as vécu une vie guerrière
T'arrêteras-tu un jour sur ton chemin
Ou voudras-tu toujours aller plus loin

Sacrifier toujours plus à tes idoles
Accumuler toujours plus de signes et de symboles
Sans prendre jamais le temps de déguster
Un instant de pure clarté

* * *

Aujourd'hui je ne regrette rien
De ce qu'a été mon chemin
Il fut à la fois droit et plein de virages
À la fois plein d'amour et de carnage

Il ne me survivra pas
On ne se souviendra plus de moi
Et mes faciles rimes
Deviendront vite anonymes

L'éternelle clarté
Que sera la conscience de mon obscurité
Me fera dépasser ma limite d'âge
Sans qu'il soit besoin d'en faire tout un langage

* * *

Ici de moi je suis à zéro seconde et à zéro millimètre
Ici je ne suis pas ce que je veux paraître
Là-bas au loin je me perçois seul et petit
Alors qu'ici près de moi je me sens multiple et infini

Là-bas je suis solitaire et biodégradable
Alors qu'ici je suis très entouré et absolument inaltérable
C'est comme la lumière d'un immense faisceau
Qui viendrait de si loin de si haut

Qu'elle illuminerait tous les visages
Et étendrait sans limites mon familier paysage

* * *

C'est ainsi que fut mon existence
Elle ne fut pas dans la reconnaissance

C'était une recherche solitaire et clandestine
Pour éviter que les spécialistes m'assassinent
Afin d'éviter qu'ils affadissent ma passion
Pour mon travail de création

Afin qu'ils ne soulignent les nombreuses déficiences
Prouvant ma totale incompétence
À donner à ma vie un sens plus élevé
Que ce que les circonstances avaient déterminé

C'est en paraissant insignifiant ou vulnérable
Que j'ai pu échapper aux menaces implacables

* * *

Elle n'était pas très belle plutôt ronde
Mais elle m'a tout appris en quelques secondes
Le sens de la vie le sens du jour et de la nuit
Et comment sortir en riant de l'ennui

Il suffisait de prendre assez de vitesse
Pour soulever en même temps ses deux fesses
Et de se laisser glisser ensuite sur le dos
Puis jaillir très très haut avant de tomber dans l'eau

Tout cela c'est pas facile à chanter ou à dire
Mais avec elle ça se faisait dans le rire
Pas besoin de faire d'effort
Elle assurait le transport

* * *

Mais comment finir cette extraordinaire histoire
Si ce n'est en élargissant à l'infini son territoire
En décrivant un dénouement heureux
Qui ne serait pas que les épousailles du Un et du Deux

Qui serait au contraire le début d'un récit multiple
Pas seulement celui d'un couple de son singulier périple
Mais celui de tous les êtres humains
Avec leur infinie diversité et pourtant un idéal commun

Ils auraient choisi le lieu et le jour de leur renaissance
Et il ne leur faudrait pas toute une vie pour en prendre conscience
Ils en assumeraient pleinement la responsabilité
Sans se soucier de ce qu'ils auraient précédemment été

* * *

Chaque matin je me réveillais plein de reconnaissance
Pour ces merveilleux moments de magnificence
Ma partenaire était une ombre claire d'une grande beauté
Et je connaissais tout de son intimité

Que je caressais et baisais longuement avec tendresse
Avant de l'étreindre avec une plus grande rudesse
Sa peau était d'une exquise douceur
Et ses yeux exprimaient une excitante langueur

Elle m'enveloppait de ses bras et de ses cuisses
Et comme une araignée soyeuse par son délicieux orifice
Elle savait m'absorber et me retenir en elle longuement
Jusqu'à ne plus savoir si d'elle j'étais différent

* * *

Toute beauté n'est qu'une expression
D'une beauté bien plus belle encore
C'est la vérité

* * *

Je suis un migrant
Je suis un brigand
Je n'ai pas de résidence secondaire
Ni même de compte bancaire

Je n'ai pas de compte à l'étranger
Je ne vis pas dans un palais
Je n'ai de domicile
Ni à la campagne ni en ville

Depuis que j'ai quitté mon pays natal
On me prend pour un animal
Que l'on me prenne en chasse
Ou que dans un camp on m'entasse

Je ne suis pas un être humain
Je ne suis pas un chrétien
Je suis sur une terre étrangère
Mon seul droit est de me taire

* * *

Je suis un gilet jaune
Je crée des rues piétonnes
De préférence le samedi
De préférence sans préavis

Je n'aime pas l'économie libérale
Je n'aime pas l'argent sale
Alors on me roue de coups
Et on me fait passer pour un fou

Je n'aime pas les journalistes
Alors on me fait passer pour un fasciste
Ou un raciste violent
Un abruti ignorant

Je montre ma colère
Face aux injustices et à la misère
Alors on me met en prison
Pour mes mauvaises façons

* * *

Ici il y avait toujours le même silence
Toujours la même invisible présence
Ici je me sentais seul et heureux
Plein du monde et nu comme un dieu

Je n'attendais plus personne
Comme un roi né sans royaume
Je jouissais secrètement de mon véritable moi
Sans jamais vouloir imposer ni ma loi ni ma foi

Ne trouvant plus la porte j'ai voulu sortir par la fenêtre
Mais c'était la conscience de mon être
Je suis donc définitivement resté enfermé Ici
Où avec le monde entier désormais je vis

* * *

Tout à l'avance est prévu
Et toute prévision est du déjà vu
Cette vérité est apaisante
Tant elle est absorbante

Je me sens avec moi en paix
Même si je continue à pleurer
Je n'ai ni cœur ni âme
Ce n'est qu'une flamme

* * *

Les ombres qui peuplent les forêts du monde
N'ont pas peur des bêtes immondes
Et moi j' y ai vu le cri d'un petit animal
Qui sautait lestement sur un grand cheval

Le monde courait au galop
L'univers se rétrécissait comme pris dans un étau
Sur mon esprit coulaient d'étranges caresses
Je n'ai jamais demandé de tendresse

Et pourtant des singes ont sauté par-dessus les murs
Ils ont cueilli sur les grands arbres des fruits mûrs
Et l'explorateur sur ses sentiers de solitude
N'a pas vu qu'il s'agissait d'un simple interlude

* * *

Je sais tu l'as oublié
Un jour il s'est évadé
Il ne voulait pas vivre en cage
Il rêvait de liberté de voyage

Pourtant il t'aimait
Mais il ne pouvait vivre attaché
Alors il s'est envolé
Un jour clair quand tu dormais

Il est monté très très haut
Là Ici où se trouve l'immuable Beau
Dans cette pure transparence
Qui annihile toute apparence

* * *

Mais voici venu le temps des retrouvailles
C'est celui qui célèbre vos éternelles épousailles
Voici venu le temps venu de la grande liesse
Celui qui unit la plus jeune enfance et la plus extrême vieillesse

Celui qui célèbre l'éternité de l'instant présent
Celui qui relie le mourant et le naissant
À son seul Amour enfin Je s'abandonne
Et Tout dans l'univers autour de lui rayonne

* * *

C'était par nature des clandestins
Ils ne connaissaient ni le mal ni le bien
Ils ne s'intéressaient pas à la morale
C'étaient comme d'éphémères étoiles

Dont l'éclat reflété dans mes yeux
Produisait un prodige lumineux
Mais cette belle luminescence
N'avait pas de résurgence

C'était un bref instant de firmament
Puis je redevenais aussitôt malvoyant
Je dégringolais à toute vitesse les mille étages
Pour vite retrouver mes familiers bas rivages

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