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Couv lea 5


L'ÊTRE ET L'AUTRE - Essai de métapsychologie des identités 

Ce livre présente une synthèse inédite des idées du philosophe mystique Douglas Harding (1909-2007) et de divers autres courants de pensée - dont notamment le "Dialogue Intérieur" (1), approche thérapeutique (et de coaching) initiée par les psychologues américains Hal et Sidra Stone.  Il s'agit d'un ouvrage théorique (illustré par quelques exemples) qui s'adresse à des lecteurs motivés ! Il est conseillé d'en lire des extraits (voir ci-dessous) avant de le commander.

Il propose  une "métapsychologie" des multiples identités qui nous constituent, souvent à notre insu, et qui s'incarnent dans les personnages amicaux ou hostiles que nous jouons tous à être ou que nous rencontrons dans notre vie. Une fois réinstallées à leur vraie place, qui est à distance LÀ-BAS, dans les miroirs du temps figé (par la mémoire), de l’espace "mort-celé" et du langage, nous découvrons que ces subpersonnalités (au sens "jungien" de ce terme) ne sont pas que des rôles que nous jouons. Ce sont aussi de véritables entités - avec des valeurs, une sensibilité et des besoins propres à chacune d'entre elles - qui peuvent entrer en conflit les unes avec les autres.  

En leur permettant de s'exprimer comme des personnes à part entière et en les intégrant ainsi progressivement à la totalité indivisible de notre être,  nous pouvons accéder à la conscience apaisante de notre unité originelle - qui n’est faite que de différences.

Auteur : Jean-Paul Inisan - 188 pages - format 15 x 21 cm - prix : 15 € -.Publié aux Éditions Edmond Chemin en avril 2015 - Disponible dans la plupart des librairies francophones et sur les sites de vente internet  : bod.fr (site recommandé pour une disponibilité immédiate du livre)fnac.comamazon.frdecitre.frdialogues.com, etc. - ISBN : 978-2-9512420-3-6. - dépôt légal février 2015 - En cas de difficultés pour commander ce livre, merci de nous en informer afin que nous intervenions directement auprès du vendeur concerné.

Extrait 1: Introduction 

Suivant le philosophe et mystique moderne Douglas Harding (1909-2007), notre image de nous-même se situerait toujours à bonne distance, dans un miroir matériel, qui serait comme une sorte de matrice, dans laquelle viendraient s’enchâsser ces autres miroirs que sont les jugements de valeur qui nous sont adressés  - réellement ou dans notre imaginaire - par nos semblables (ou par nous-même). Ce que nous sommes vraiment serait, en revanche, si proche de nous qu’il nous serait impossible de le voir, encore moins de le juger d’une façon ou d’une autre. Ce serait quelque chose d’indélimitable, donc d’indéfinissable. Une sorte de transparence, un vide total, nous rendant vacant pour accueillir toutes les formes se situant « là-bas », à distance de ce lieu situé à zéro millimètre de nous - que nous pouvons nommer par le mot « ici ». 

Soit, c’est une idée qui, ma foi, est plaisante et génératrice d’un sentiment de liberté et d’indépendance plutôt appréciable. Sa justesse et sa pertinence peuvent être vérifiées au cours de petites expériences très instructives que le philosophe lui-même a mises au point. Mais le problème, c’est que, d’une part, elles sont toujours de très courte durée (quelques secondes) et que,d'autre part, tout être normalement constitué dispose d’une mémoire qui lui rappelle sans cesse qu’il est bel et bien cette image qu’il a vue dans le miroir de sa salle de bains, dans les yeux de ses voisins ou qu’il a lui-même créée à partir des appréciations et jugements qui lui ont été adressés. 

Du reste, s’il l’oubliait, ses semblables seraient là pour le lui rappeler. En particulier, il ne peut échapper à son prénom et à son nom, répétés à longueur de journée par ses proches et ses moins proches. Toute image dotée d’une certaine stabilité est en effet nommée, et le nom qui lui est attaché participe à son effet de permanence et donc de mémoire. 

Sauf cas de pathologie dommageable qui nous rendrait inapte à la vie sociale, il est donc impossible de fonctionner autrement qu’avec cette image qui nous colle à la peau (surtout à celle du visage). Cependant l’idée du philosophe a quelque chose de si séduisant, de si fascinant, que je n’ai pu me résigner à l’abandonner totalement.  En particulier, les expériences qu’il propose pour vérifier l’exactitude de son point de vue m’ont procuré des moments tellement sublimes que je n’ai pu renoncer à les revivre à nouveau. 

Contrairement à ce que Douglas Harding a pu parfois prétendre, pratiquer souvent les expériences n’a cepdndant pas pour effet - pas durable en tout cas - de nous les faire vivre plus de manière quotidienne et spontanée. Pour ma part, j’ai constaté que le problème que cette conséquence heureuse engendrait au début de la pratique, c’est que j’étais confronté rapidement à une deux difficultés inattendues : 

  • soit les autres réagissaient à un comportement qui leur paraissait ni commun ni ordinaire, et, du coup, ils me renvoyaient une image de moi à laquelle je ne pouvais pas m’empêcher de m’identifier, ce qui est tout le contraire de l’effet attendu ;
  • soit, ressentant ces autres comme étant mes semblables, ils me transmettaient leur inconscience, l’inconscience d’être ici et non là-bas, à distance dans des miroirs. 

Il m’a semblé que ces difficultés procèdent d’abord de ce que Douglas Harding n’avait pas perçu la dimension temporelle du miroir. Sans doute influencé inconsciemment par les présupposés de sa profession d’origine (architecte), il lui avait attribué des propriétés uniquement spatiales. La distance entre soi et l’image de soi était, pour lui, uniquement de nature spatiale. C’est pourquoi il utilisait le mot « ici » pour désigner l’endroit - sans distance - où se situerait le « vrai moi », et il n’employait quasiment jamais le mot « maintenant ». 

Mais, en réalité, il existe une distance qui est aussi temporelle et que l’on peut appeler « durée ». Par exemple, un échec ou un succès que j’ai vécu dans le passé me renvoie de moi une certaine image négative ou positive. Cette méconnaissance du temps amène également le philosophe à ignorer l’existence ou à minimiser en tout cas la réalité de la vie intérieure. L’analyse du registre lexical de ses discours et écrits est probante : pour lui tout doit se résoudre à la manière dont on résout un problème physique, c’est-à-dire uniquement externe. 

Pour ma part, j’ai considéré que le miroir est aussi intérieur et qu’il fallait l’appréhender sous ses deux dimensions. La durée est ce qui permet la mémoire : nous nous rappelons sans cesse être ceci ou cela et nous faisons la même chose avec les autres. Il y donc une image de soi (et des autres) qui est inscrite dans notre mémoire (et dans celle des autres). 

Et c’est surtout par le langage, qui est comme une empreinte, que l’image est maintenue à distance de soi. Je parle du langage au sens large de ce terme. Dans cet ouvrage, je ne l’étudie pas comme un moyen de communication, mais surtout comme un vecteur de significations et, plus précisément, de significations concernant le comportement. Par exemple, même sans pensées et sans paroles, mon comportement en situation revêt toujours une certaine signification pour moi et pour les autres, qui me différencie plus ou moins de ces autres et parfois aussi de moi-même comme j’ai pu être dans mon passé. 

Aux dimensions spatiale et temporelle du miroir, j’ai ajouté une troisième, celle qui me semble donner véritablement du volume à l’image de soi, à savoir l’image de l’autre. En effet nous sommes constamment confrontés à des êtres différents de nous et leur simple rencontre suscite inévitablement une différenciation, qui est celle de notre représentation de nous-mêmes. Plus ou moins consciemment nous savons en quoi nous nous différencions des autres. 

Mais il est évident que ces autres n’ont pas nécessairement la même image d’eux-mêmes que celle que nous avons d’eux. Et vice-versa. Il s’avère donc que le miroir dont parlait Douglas Harding est un miroir multiple, qui possède différentes facettes. La conséquence étant qu’il nous renvoie, de nous-mêmes (et des autres), une image composite, dont tous les éléments interagissent sans cesse et significativement les uns avec les autres. 

En finale, « l’image dans le miroir là-bas » est une réalité beaucoup plus complexe et mouvante que celle, un peu sommaire et figée, que le philosophe nous avait proposée. Ce n’est pas une image unique mais multiple, dont les formes se diversifient suivant les situations - en particulier relationnelles - qui se présentent à nous, et aussi suivant une évolution qui va du plus jeune âge à la vieillesse puis à la mort. Il n’y a donc pas une image de soi mais plusieurs images de soi. 

C’est sans doute ce  qui explique la difficulté de percevoir durablement la distance qui nous sépare d’elles. À cet égard, j’ai pu observer que ceux qui prétendaient accomplir cette performance remarquable étaient simplement inconscients de l’image de réussite qu’ils avaient ainsi installé dans le miroir de leur mémoire (et de celle de certains autres). Et qu’ils ne cessaient d’entretenir par leurs discours (ou leurs pratiques). 

D’autant plus que les images de soi, lorsqu’elles sont inconscientes, ont tendance à acquérir une autonomie qui leur donnent presque l’allure de personnages indépendants, échappant à notre contrôle. Nous sommes ainsi animés par toute une famille de ce que j’appellerai plus loin des « identités » ou des « subpersonnalités ». Leur propriété la plus remarquable, c’est qu’elles ne se manifestent pas seulement par nos propres comportements intérieurs et extérieurs, mais qu’elles s’incarnent aussi couramment et très ordinairement dans les personnes que nous côtoyons ou rencontrons. L’image de soi n’a donc pas la fixité que lui prêtait Douglas Harding, mais c’est un cinéma très animé, que nous nous jouons tous les uns aux autres en étant à la fois spectateur et acteur. 

Ces rôles, ces personnages que nous ne cessons jamais d’interpréter, il ne s’agit évidemment pas de les rejeter car ils font partie de nous. Le but n’est pas non plus de les connaître pour mieux les gérer, car alors ce que je proposerais serait une sorte de psychothérapie ou de coaching psychologique, qui serait une simple copie de méthodes existant déjà. Le but est d’aller au-delà de la psychologie pour faire l’expérience durable de ce que nous sommes vraiment. Ce que nous sommes quand nous ne jouons plus de rôles ou, plus exactement, ce que nous sommes au-delà (ou en-deçà) de  nos rôles. Quel est donc est notre vrai visage sous les différents masques que nous devons tous revêtir pour survivre « là-bas » ? 

C’est pourquoi l’approche « thérapeutique » que je propose n’a pas pour but de résoudre des problèmes personnels. Son seul but est de permettre l’accès à l’expérience essentielle dont je parle ci-dessus. Laquelle peut, il est vrai, avoir un effet thérapeutique, mais, je le répète, ce n’est pas le  but premier de mon approche. Cette conséquence heureuse, quand elle survient,  ne peut en être qu’un effet secondaire. 

Enfin, pour terminer cette introduction, je veux souligner le caractère hypothético-expérimental de la dernière partie de cet ouvrage, située en annexe. Le reste du livre pouvant être compris indépendamment de ces sections au style rébarbatif, je ne les recommanderai qu’aux lecteurs fortement motivés ou aux chercheurs intéressés par des formulations à l’allure quelque peu algébrique. 

(reproduction autorisée avec mention de la source)

 

Extrait 2

Section 2

Stratégies élémentaires et identificatoires


A. Stratégies élémentaires.

MI : C’est un élément de stratégie inmaginaire. Ce peut être une pensée, un souvenir, une production mentale imaginaire, une interprétation un calcul, un bilan, une réalisation personnelle, une action solitaire, etc., participant à la création ou à l’entretien d’une image de moi intérieure. Ce composant est rarement utilisé de manière isolée mais plutôt associé à d'autres éléments. Sa source est uniquement intérieure.

ME : C’est un élément de stratégie exmaginaire. C’est à la fois un acte que j’accomplis (ou une action, une parole, un comportement, une manière d’être, un de mes traits de caractère, ma personne entière, etc.) et le jugement collé sur cet acte par une autre personne au moment même où j’accomplis cet acte. Notons que le jugement peut être réel, imaginaire ou déformé. Ce qui définit cette stratégie, c’est que ce n’est pas un jugement remémoré ou imaginé mais actualisé de manière immédiate. Exemple : si j’ai l’impression de blesser une personne je peux soit percevoir clairement son jugement si cette personne exprime son mécontentement ; soit l’imaginer si elle ne réagit pas. Ce que j’en penserai par la suite ne fait pas partie de cette stratégie. Ce composant est rarement utilisé de manière isolée mais le plus souvent associé à d'autres éléments.

MA : Élément de stratégie (inmaginaire ou exmaginaire), jamais utilisé seul, me servant à créer ou entretenir l'image que je me construis d’un autre pour me différencier de lui. Cette image, c’est l’identité altérieure qui est toujours soit inmaginaire, soit exmaginaire. Aucune de ces deux qualités ne  constitue un critère de réalité. Les identités altérieures ne sont ni réelles ni irréelles.
 

B. Stratégies identificatoires (l'exmaginaire et l'inmaginaire).

Les stratégies décrites dans cette partie du chapitre (et dans les autres chapitres) ne sont jamais utilisées seules, mais aussi pour me différencier et pour créer ou entretenir une symbiose (positive ou négative). Pour une compréhension complète de leur utilisation il convient donc de se reporter aux catégories dites « stratégies différenciatrices » et « stratégies de la symbiose »

MI de ME : C'est une stratégie inmaginaire utilisant des éléments exmaginaires. Exemple : je me souviens d’une parole que j’ai prononcée et de comment elle avait été reçue. Ou encore j’imagine la prononcer dans le futur ainsi que l’accueil qu’elle reçoit. Elle sert à créer ou entretenir une image  de moi (ou identité) d'origine externe (exmaginaire), imaginée intérieurement (inmaginée) par moi-même, image à laquelle je m’identifie plus ou moins ou tente de m’identifier.

ME de MI  de ME : Stratégie exmaginaire mettant en scène (exmaginant) la stratégie inmaginaire précédente, sauf que cette stratégie elle-même (MI de ME), avec son contenu spécifique, devient une image idéale exmaginaire ou une image catastrophique exmaginaire, qui est recherchée ou fuie. Je sais que tel comportement extérieur (ME) a tel sens (MI) - par exemple de courage ou de lâcheté, d’intelligence ou de stupidité - et je le mets en scène (ME).

ME de MI : C'est une stratégie exmaginaire utilisant des éléments inmaginaires. Ce sont des idées, des pensées, des rêves, des projets personnels, des images mentales, etc., mis en scène extérieurement. C'est la stratégie que j’utilise couramment, avec la stratégie inmaginaire, pour créer la réalité là-bas. Elle sert à créer ou entretenir une image  de moi (identité) d'origine interne (inmaginaire), mise en scène extérieurement, image à laquelle je m’identifie plus ou moins ou tente de m’identifier.

MI de ME de MI : Stratégie inmaginaire par laquelle j’imagine (ou me remémore) intérieurement la stratégie exmaginaire précédente, sauf que c'est quasiment cette stratégie elle-même (ME de MI), avec son contenu spécifique, qui devient une image idéale ou une image catastrophique (selon), qui est recherchée ou fuie intérieurement.

 

Section 3

Stratégies différenciatrices (symbioses négatives)
 

Rappel.

Pour une meilleure compréhension de ce chapitre je rappelle rapidement les significations des sigles composant les stratégies décrites :

MI : élément de source intérieure (inmaginaire)

ME : élément de source extérieure (exmaginaire)

MA : élément de source altérieure (attention de ne pas confondre avec l’élément précédent)
 

A. Stratégies différenciatrices (symbioses négatives).

MI(A) de MA(A) : Stratégie inmaginaire différenciatrice, complémentaire de MA(A) de MI(A) (voir plus loin), créant ou entretenant une symbiose négative, où j’occupe inmaginairement la position supérieure ou inférieure. Elle permet de bien différencier (à mon avantage ou à mon désavantage) mon identité-je (intérieure) de la subpersonnalité altérieure (généralement intérieure). La finale A connote plus de différenciation identitaire que d'identification symbiotique, mais les deux composantes sont toujours présentes

Cette stratégie met en œuvre des pensées, des souvenirs, des rêves, des images mentales, etc., d’une identité-je intérieure, servant à celle-ci à se différencier avantageusement (ou non) de l’image d’une subpersonnalité altérieure (inmaginaire ou exmaginaire).

Ce qui n’est possible que si celle-ci partageait initialement, avec l’identité-je, l'image idéale d'une symbiose positive (souvent mutuelle), codifiée (voir plus loin) par les sigles MIG(A) de MAG(A) et de MAG(A) de MIG(A). Lorsque la composante identitaire est forte je signifie alors ou tente de signifier intérieurement que la subpersonnalité altérieure n'appartient plus au même groupe ou à la même catégorie sociale que moi.

Ceci peut aller dans un sens qui m’est défavorable. Dans ce cas je me différencie en me plaçant dans la position inférieure de la symbiose négative et en plaçant l'identité altérieure dans une position supérieure.

MA(A) de MI(A) : Stratégie inmaginaire, complémentaire de la précédente, consistant à construire ou/et entretenir une subpersonnalité altérieure (intérieure ou extérieure) en créant une symbiose négative, où elle occupe inmaginairement la position supérieure ou inférieure. Cette stratégie est mise en œuvre par des interprétations du comportement de l’autre. Elle permet de bien différencier (à mon avantage ou à mon désavantage) la subpersonnalité altérieure  de mon identité-je (intérieure). La finale A connote plus d'identitaire que de symbiotique, mais les deux composantes sont toujours présentes.

Stratégie complémentaire de MI(A) de MA(A), l'accent étant plus mis, en l'occurrence, sur l'image de l'autre.

ME de MI de MA  

ME de MA de MI  (voir plus loin) : Ce sont les formes exmaginaires habituelles de la différenciation. Je mets en scène extérieurement une symbiose négative inmaginaire (une différenciation) dont le contenu est essentiellement intérieur (imaginé, souvenu, pensé…) Elle peut être avantageuse (ou non) pour moi ou pour l'identité altérieure. Elle est toujours précédée par une symbiose exmaginaire positive (désignée, plus loin, sous le sigle ME de MIG de MAG).

MI de ME de MI de MA

MI de ME de MA de MI : Ce sont des formes inmaginaires de la différenciation. J’imagine (ou me remémore) intérieurement une symbiose négative exmaginaire, qui peut m’être favorable ou défavorable. Sous cette forme la différenciation exmaginaire décrite de la catégorie précédente devient, avec son contenu spécifique, une image idéale à réaliser intérieurement ou une image catastrophique à fuir intérieurement. Toujours précédées par une symbiose positive exmaginaire désignée sous le sigle ME de MIG de MAG, ces stratégies sont utilisées souvent dans les alliances avec la source exmaginaire.

ME(A) de MA(A) : Stratégie exmaginaire différenciatrice, complémentaire de MA(A) de ME(A) (voir plus loin), créant une symbiose négative, où j’occupe exmaginairement la position supérieure ou inférieure. La finale A connote plus de différenciation identitaire que d'identification symbiotique, mais les deux composantes sont toujours présentes

C’est une procédure faite de paroles, comportements, attitudes signifiantes, expressions non verbales, réalisations, actions, etc., d’une identité-je extérieure, servant à celle-ci à se différencier avantageusement (ou non) d’une subpersonnalité altérieure (inmaginaire ou exmaginaire).

Ce qui n’est possible que si celle-ci partageait initialement avec l’identité-je l'image idéale d'une symbiose positive (souvent mutuelle), codifiée, plus loin, par les sigles MEG(A) de MAG(A) et de MAG(A) de MEG(A). Lorsque la composante identitaire est forte je signifie alors ou tente de signifier que la subpersonnalité altérieure n'appartient plus au même groupe ou à la même catégorie sociale que moi.

Ceci peut aller dans un sens qui m’est défavorable. Dans ce cas je me différencie en me plaçant dans la position inférieure de la symbiose négative et en plaçant l'identité altérieure dans une position supérieure.

MA(A) de ME(A) : Stratégie différenciatrice exmaginaire, complémentaire de la précédente, consistant à construire ou/et entretenir une subpersonnalité altérieure (intérieure ou extérieure) en créant une symbiose négative, où elle occupe exmaginairement la position supérieure ou inférieure. Cette stratégie est mise en œuvre par une extériorisation publique signifiante : paroles, discours, comportements, réalisations, actions, réactions, etc. Elle permet de bien différencier (à mon avantage ou à mon désavantage) la subpersonnalité altérieure  de mon identité-je (extérieure). La finale A connote plus d'identitaire que de symbiotique, mais les deux composantes sont toujours présentes.

Stratégie complémentaire de MI(A) de MA(A), l'accent étant plus mis, en l'occurrence, sur l'image de l'autre.

MI de ME de MA

MI de MA de ME (voir plus loin) : Ce sont les formes inmaginaires habituelles de la différenciation. J’imagine (ou me remémore) intérieurement une symbiose négative exmaginaire. Toujours précédées d'une symbiose positive inmaginaire plus ou moins majorée, désignée plus loin sous le sigle MI de MEG de MAG.

ME de MI  de ME de MA

ME de MI  de MA de ME : Ce sont des formes exmaginaires de la différenciation. Je mets en scène extérieurement une différenciation inmaginaire, qui peut être en ma faveur ou en faveur de l'identité altérieure. Sous cette forme la différenciation inmaginaire de la catégorie précédente devient, en quelque sorte, une image idéale à réaliser ou une image catastrophique à fuir intérieurement. Toujours précédées par une symbiose positive inmaginaire désignée sous le sigle MI de MEG de MAG, ces stratégies sont utilisées souvent dans les alliances avec la source inmaginaire.

Je l’utilise en particulier pour m’identifier aux miens. La souffrance (ou la joie) intense que je peux ressentir en m’identifiant à la souffrance (ou à la joie) d'une personne que j’aime vient de l'association des deux sources exmaginaire et inmaginaire, celle-ci permettant l'identification de l'identité altérieure extérieure à une identité intérieure. Par exemple, si l'autre auquel je m’identifie se sent blessé ou abandonné, je l'identifie (inconsciemment) à une partie de moi-même qui se sent blessée ou abandonnée. Ce qui ne signifie pas que la cause est uniquement intérieure car, en réalité, du point de vue du « je-nous ici-maintenant », je vois clairement que tout vient à la fois de l'extérieur et de l'intérieur là-bas.

B. Doubles classements différenciateurs.

Les stratégies décrites ci-dessous ne sont, en réalité, qu'une sous-catégorie des précédentes. Si je leur ai fait une place à part, c'est parce qu'elles sont si répandues qu'elles constituent le moyen privilégié du « jeu sociétal » qui consiste à décider qui est le meilleur et qui est le pire ou qui est « anormal » ou « normal ». Cela se fait par un classement (ou reclassement) dans deux catégories ou groupes différents : une identité est classée dans la bonne catégorie (généralement perçue ou déclarée comme « supérieure ») ; l’autre est classée dans la mauvaise catégorie (généralement perçue ou déclarée comme « inférieure »). Ces stratégies présentent un caractère actif, très volontaire, qui les distingue des précédentes.

MIG de MA : Stratégie inmaginaire par laquelle une identité-je (intérieure) classe inmaginairement moi-même et une subpersonnalité altérieure (intérieure ou extérieure) dans deux groupes ou deux catégories bien distinctes, souvent opposées : moi dans la « bonne » catégorie, l’identité altérieure dans la « mauvaise ». Ou vice-versa. On peut considérer cette stratégie comme une re-complémentarisation intra-symbiotique (avec évidemment une part importante de ré-identification) Complémentaire de MA de MIG, à laquelle elle est toujours associée.

Exemples

  1. Exemple commun à MIG de MA et à MA de MIG : Je rencontre quelqu'un qui tient un discours auquel je ne veux surtout pas m’identifier : je le classe immédiatement et intérieurement dans la catégorie des personnes qui sont dans l'erreur par complaisance ou par égoïsme et me classe moi-même, avec une satisfaction secrète, dans la catégorie des personnes qui sont dans la vérité par rigueur ou par altruisme.

  2. Autre exemple : le même que ci-dessus sauf que la subpersonnalité altérieure est intérieure. Je classe un de mes comportements passés (ou à venir, imaginés) dans la catégorie des comportements détestables et me classe (inmaginairement), aujourd'hui, dans une catégorie digne d’estime.

Il convient de rappeler la fonction de la composante identitaire, qui s’appuie sur une communauté d'images idéales et catastrophiques, sans laquelle le double classement différenciateur ne serait pas possible. Je ne peux différencier que ce qui était d'abord semblable.

MA de MIG : C'est la même stratégie inmaginaire que la précédente (à laquelle elle est toujours étroitement associée) sauf que l'accent est plus mis ici sur l'identité altérieure. C'est la re-complémentarisation négative (avec ré-identification) qui est ici importante. Il importe peu que les expressions de l’identité altérieure soient réelles, imaginées ou remémorées car, dans les deux cas, c'est la relation différenciatrice entre MIG et MA qui décide de son classement dans la catégorie inmaginaire.

Exemple :

Je comprends qu’une identité altérieure (intérieure ou extérieure) se classe verbalement dans la catégorie des « gagnants ». Je me sens alors faire partie de la catégorie des « perdants ».

MEG de MA : Stratégie exmaginaire par laquelle une identité-je extérieure classe exmaginairement moi-même et une subpersonnalité altérieure (intérieure ou extérieure) dans deux groupes ou deux catégories bien distinctes, souvent opposées : moi dans la « bonne » catégorie, l’identité altérieure dans la « mauvaise ». Ou vice-versa. On peut considérer cette stratégie comme une re-complémentarisation extra-symbiotique négative pour moi ou pour l'autre identité (avec évidemment une part importante de ré-identification) Complémentaire de MA de MEG, à laquelle elle est toujours associée

Stratégie défensive contre MA de ME ou/et de MI, contre MIG de MA et souvent contre des procédures de même type, avec des contenus négatifs (pour moi). L'extériorité de la stratégie implique ici une démonstration publique, une mise en scène de ce double classement (qui peut être positif ou négatif pour moi) et cette démonstration, énergique, volontariste, s'adresse :

  • soit directement à l'identité altérieure concernée (dans ce cas la symbiose visée semble être aussi une  intra-symbiose  positive pour moi) ;

  • soit indirectement en parlant de cette identité (et donc de moi) à d'autres personnes.

Exemples :

  1. Je perds mon travail ou j’échoue à un examen. Je me classe alors très visiblement dans la catégorie des personnes sans ressources (victimes) et  les autres dans la catégorie supérieure (à la mienne) de ceux qui ont réussi. Ce classement se fait et s'auto-entretient par des paroles, des attitudes extériorisées, des choix, des réalisations publiques, etc.

  2. Par défense, je classe, verbalement, les patrons, les examinateurs dans la catégorie des tricheurs et moi, je me classe dans la catégorie (supérieure) des personnes honnêtes (ou « lucides »).

Enfin, il convient de rappeler la fonction de la composante identitaire, qui manifeste une communauté d'images idéales et catastrophiques, sans laquelle le double classement différenciateur ne serait pas possible. Je ne peux différencier que ce qui est d'abord semblable.

MA de MEG : C'est la même stratégie exmaginaire que la précédente (à laquelle elle est toujours étroitement associée) sauf que l'accent est plus mis ici sur l'identité altérieure. C'est la re-complémentarisation négative (avec ré-identification) qui est ici importante. Il importe peu que les manifestations de l'autre identité soient réelles ou imaginées car, dans les deux cas, c'est la relation différenciatrice entre MEG et MA qui décide de son classement dans la catégorie exmaginaire.

 

Section 4

Les stratégies de la symbiose

MIG de MAG : Stratégie inmaginaire créant ou entretenant une symbiose positive entre une identité-je intérieure et une identité altérieure. La complémentarité intra-symbiotique positive (siglée ici par MIG de MAG) est une véritable image idéale, qu'elle soit de type inversé ou/et de type direct. Il importe peu que l'identité altérieure soit intérieure ou extérieure car cette stratégie ne permet que de les vivre intérieurement. Stratégie toujours associée à MAG de MIG.

MAG de MIG : Stratégie inmaginaire, complémentaire de la précédente (MIG de MAG), à laquelle elle est presque toujours associée. Elle me sert à créer ou à entretenir intérieurement une image d’une identité altérieure qui soit complémentaire positivement (en symbiose directe ou/et inversée) de l'image intérieure d'une identité-je intérieure. Il importe peu que l'identité altérieure soit intérieure ou extérieure car, dans les deux cas, elle est vécue intérieurement.

Lorsque la complémentarité positive est rompue, j’aboutis à la procédure désignée par le sigle MA de MI ou/et de ME, ou MIG ou/et MEG de MA.

MIGA de MAGA

MAGA de MIGA : Je partage - intérieurement - une communauté d’images idéales et catastrophiques avec des identités altérieures (intérieures ou extérieures), me permettant de former, au moins intérieurement, un groupe ou catégorie. Ce sont des stratégies inmaginaires identiques aux précédentes sauf que l'accent est mis ici sur l'aspect identitaire-collectif plus que sur la complémentarité symbiotique. Mais celle-ci existe sous la forme d'une solidarité (qui est une double symbiose mutuelle) entre les membres présumés du groupe (qui commence à deux) et sous la forme d'une identification à la position symbiotique du groupe par rapport à d'autres groupes.

Il convient de rappeler que la composante identitaire-collective existe dans toutes les stratégies, notamment dans MIG de MAG. La finale A connote simplement, ici, une stratégie où cette fonction est particulièrement active.

ME de MIG(A) de MAG(A)  et   ME de MAG(A) de MIG(A) : C'est la forme exmaginaire de la symbiose. Je mets en scène extérieurement une symbiose positive dont le contenu est essentiellement interne (de la dimension du temps spatialisé). La stratégie précédente, avec son contenu spécifique, devient, une image idéale mise en scène extérieurement. Le processus peut être surtout groupal et à but identitaire (siglé par la finale A).

MI  de ME de MIG(A) de MAG(A) et MI  de ME de MAG (A) de MIG(A) : C'est une forme inmaginaire de la symbiose. J’imagine (ou je me remémore) intérieurement une symbiose positive (mise en scène) d'une identité-je avec une identité altérieure. Bon exemple d'alliance positive avec la source exmaginaire (ME de MIG de MAG), le contenu étant alors le même que l'identification émanant de celle-ci. Le but peut être plus identitaire que symbiotique (finale A).

En particulier, l'intensité d'une identification à une identité altérieure intérieure (par exemple, le gagnant) implique une alliance avec la source exmaginaire. Dans ce cas, l'identité inmaginaire s'affilie spontanément à la catégorie exmaginaire des identités semblables à elle (par exemple, les gagnants).

MEG de MAG : Stratégie exmaginaire d'une identité-je créant ou entretenant une symbiose positive entre une identité-je extérieure et une identité altérieure. La complémentarité extra-symbiotique positive (siglée ici par MEG de MAG) est une véritable image idéale, qu'elle soit de type inversé ou/et de type direct. Il importe peu que l'identité altérieure soit intérieure ou extérieure car cette stratégie ne permet que de les vivre extérieurement. Stratégie toujours associée à MAG de MEG.

MAG de MEG : Stratégie exmaginaire, complémentaire de la précédente (MEG de MAG), à laquelle elle est presque toujours associée. Elle me sert à créer ou à entretenir extérieurement une image d’une identité altérieure qui soit complémentaire positivement (en symbiose directe ou/et inversée) d'une identité-je extérieure. Il importe peu que l'identité altérieure soit intérieure ou extérieure car, dans les deux cas, elle est vécue extérieurement.

Lorsque la complémentarité positive est rompue, j’aboutis à la procédure désignée par le sigle MA de ME ou/et de MI, ou MEG ou/et MIG de MA.

MEGA de MAGA

MAGA de MEGA : Stratégies exmaginaires fondées sur une expression extérieure de moi-même ou d'une identité altérieure extérieure permettant de créer ou d'entretenir une identité collective fondée sur une symbiose positive Stratégies identiques aux deux précédentes sauf qu’ici l'accent est mis plus ici sur l'aspect identitaire-collectif que sur l'aspect symbiotique, mais la complémentarité existe aussi sous la forme de la solidarité, qui est une symbiose mutuelle. Et je m’identifie à la position symbiotique du groupe par rapport  aux autres groupes, qu'ainsi je crée ou entretiens.

La composante identitaire-collective existe dans toutes les stratégies, notamment dans MEG de MAG. La finale A connote une stratégie où cette fonction est particulièrement active.

MI  de MEG(A) de MAG(A)

MI de MAG(A) de MEG(A) : Stratégies inmaginaires : j’imagine (ou me remémore) intérieurement être en extra-symbiose positive exmaginaire avec une identité altérieure, ce qui peut être source d'intra-symbiose  pour moi. Les stratégies précédentes y deviennent, avec leur contenu spécifique, de véritables images idéales à réaliser La stratégie peut être surtout identitaire (et, dans ce cas, elle est connotée par la finale A).

ME de MI  de MEG(A) de MAG (A)

ME de MI de MAG(A) de MEG(A) : Stratégies exmaginaires : je mets en scène extérieurement une symbiose imaginée ou remémorée d'une identité-je avec une identité altérieure. Bon exemple d'alliance positive avec la source inmaginaire (MI de MEG de MAG), le contenu étant alors le même que l'identification émanant de celle-ci. Le but peut être plus identitaire que symbiotique (finale A).