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Qu'est-ce que la "Vision Sans Tête" (Douglas Harding) ?
Une petite expérience inoffensive (pas tant que ça en fait !) à faire chez soi

La méthode créée par Douglas Harding (1909-2007), appelée "Vision sans Tête" (VST), se fonde sur l'expérience du miroir.

Quand vous vous regardez dans un miroir, ce que vous voyez, c'est une image qui se trouve à une certaine distance de vous-même. Mais quand vous dirigez votre attention "à zéro millimètre de vous-même", donc sans utiliser un miroir*, quelle qu'en soit la forme et la taille*, vous ne percevez aucune image ! Vous ne percevez que des objets "extérieurs" à vous-même ou d'autres personnes que vous-même. C'est ce que Douglas Harding suggère que vous êtes réellement.

Cette expérience, qui consiste à diriger votre attention vers "ici, à zéro millimètre de vous", pratiquée assidûment (jusqu'à ce que cela devienne votre manière d'être), finit par vous détacher de votre image de vous (et des "vôtres), ce qui produit un effet apaisant, source à la fois de créativité, de confiance en ce que vous êtes réellement et d'ouverture à l'autre, au différent (de vous), tout en vous procurant une sensation d'enracinement solide dans la matière, dans la vie pratique (vous ne planerez pas...).

* Bien entendu, les miroirs dont parle Douglas Harding ne sont pas seulement matériels : ce sont aussi les regards des autres, votre propre regard sur vous-même et sur les autres, etc.

 VOIR LA VIDÉO "Entretien avec Douglas Harding" (4 mn environ)

POUR EN SAVOIR PLUS :
► Le site français de la Vision Sans Tête (VST) 
► Le site anglais (en français) de la Vision Sans Tête

VOIR AUSSI SUR CE SITE :
► Douglas Harding par les contes et les poèmes de Jean-Paul Inisan
► Article ci-dessous (petite expérience à faire chez vous...) 

Visage miroir 3

Qui êtes-vous réellement ? Êtes-vous cette image distante, que vous voyez là-bas dans le miroir ? Ou n'êtes-vous pas plutôt ce que vous vous ressentez être ici, "à zéro millimètre de vous", hors de tout miroir ?

PETITE EXPÉRIENCE À FAIRE CHEZ SOI  (extrait du livre "Pratique de l'Infiniment Autre")

[...] Il y a une petite expérience amusante et instructive qu’un ami qui m’est cher m’a fait connaître et que j’ai un peu modifiée à ma façon. Je la recommande aux débutants suffisamment humbles pour bien vouloir la réaliser avec le minimum nécessaire de rigueur et d’honnêteté. Je vous invite à la faire maintenant, en même temps que moi.

Premièrement, dirigez votre attention vers tout ce qui vous entoure maintenant, ici, dans ce lieu où vous vous trouvez. Et, s’il vous plaît, faites comme moi, désignez chaque objet, chaque meuble, chaque personne que vous voyez dans cette pièce. En restant à distance d’eux, délimitez leurs contours avec votre index puis nommez-les : une table, une chaise, une fenêtre, un tableau, une personne, etc. N’oubliez pas votre propre corps : un pied, une jambe, deux jambes, un ventre, une poitrine.

Deuxièmement : Maintenant, dirigez votre index et votre attention vers ce que moi, j’appelle votre visage. Que voyez-vous ? Dites-moi ce que vous voyez.

Q. : Euh, oui, c’est vrai, je ne vois rien, mais…

Restez dans l’évidence du moment présent ! Vous ne voyez personne ici, dans votre ici à vous, à zéro millimètre de vous, car vous ne pouvez pas voir vos propres yeux ni votre visage, sauf avec un miroir, n’est-ce pas ! Eh bien, essayez donc maintenant de nommer ce rien !

S’il n’y a rien que vous percevez ici vous ne pouvez que le nommer « rien ». Ou le nommer « tout » car, en réalité, ce que vous voyez, en dirigeant votre attention vers votre ici, ce sont tous les objets et les personnes qui sont en face de vous. Ceci, c’est la conclusion de cette expérience quand vous voulez bien jouer le jeu d’oublier votre mémoire pendant un court instant. Pendant ce court instant, maintenant, vous ne voyez personne ici, à zéro millimètre de vous, et vous ne pouvez donc pas vous nommer.

Mais, troisièmement, prenons maintenant un miroir (il donne un miroir au questionneur et en prend un lui-même). Regardez-vous à présent dans le miroir. (Ils le font tous les deux). Vous voyez bien un visage, n’est-ce-pas ? Mais où se trouve cette image ? Cette image que vous voyez dans le miroir se trouve à une distance de vous, une distance d’environ vingt centimètres. D’évidence, ce visage n’est pas le vôtre puisque vous, vous vous trouvez ici, à zéro millimètre de vous-même ! Certes, c’est peut-être une représentation de vous, un reflet, mais ce n’est pas réellement vous. Pour le vérifier, posez le miroir et servez-vous de vos mains, comme moi, pour toucher votre ici (il touche son visage et le questionneur l’imite). C’est par des sensations physiques (corporelles) que vous savez où vous vous trouvez. Le contact de vos mains vous prouve bien que vous êtes ici et non là-bas, dans un miroir, à vingt centimètres de vous.

Et, je répète, quand vous vous ressentez être ici, à zéro millimètre de vous, donc sans image de vous, vous ne voyez que “de l’autre” : des choses, des personnes, des espaces, etc. Si bien que, dans la conscience du maintenant, il est tout à fait impossible de maintenir son attention dirigée vers ici, à zéro millimètre de soi si, en même temps, on ne la maintient pas dirigée vers quelque chose d’autre que soi, qui est « là-bas », à une distance variable de soi, mais qui n’est pas du tout dans un miroir. Pas du tout dans un miroir !

EXEMPLE (Le motard) :

C’est une expérience que certaines personnes ont parfois faite spontanément Par exemple, il m’a été rapporté l’histoire d’un motard victime d’un accident de la route qui l’avait défiguré sans pour autant l’enlaidir particulièrement. La communication du personnel médical avait été sans doute mal organisée, car c’est sans qu’on l’ait prévenu de sa nouvelle apparence qu’il découvrit son nouveau visage dans le miroir du cabinet de toilette de l’hôpital.

Sa première réaction fut de se retourner pour vérifier s’il n’y avait pas une autre personne derrière lui. Puis il se mit à toucher le miroir pour s’assurer que ce n’était pas une fenêtre déguisée. Ensuite, il ferma les yeux et se tâta fébrilement le visage. Et quand il rouvrit les yeux ce fut comme une révélation : en même temps qu’il vit ses mains, il continua à en ressentir le contact sur son visage.

C’est cette sensation de contact ici, à zéro millimètre de lui-même, qui le persuada que c’était bien lui qui était là en face de ce miroir, mais que cette image qu’il voyait dans le miroir n’était pas lui-même. Ce n’était qu’une image ! Et il comprit en même temps que son ancien visage aussi n’avait été qu’une image, une autre image, une autre apparence, bien à distance de ce qu’il se ressentait être maintenant ! Il éprouva alors comme une merveilleuse impression d’expansion, il se sentit devenir immense !

Il ouvrit grand la fenêtre de la chambre et regarda les gens qui passaient dans la rue. C’était comme si, soudainement, toute espèce de miroir avait disparu de sa vie, les images avaient disparu, il percevait la réalité directement, directement ! Tout devint alors d’une simplicité et d’une clarté absolument merveilleuses, car toute distance (celle qui jusque-là avait été entretenue par les miroirs) avec lui-même et avec les autres avait disparu, il vivait la réalité comme étant d’une évidence immédiate, éclatante, et formidablement vivante ! Il se sentit heureux et en paix avec lui-même.

N.B. : Ce texte - extrait du livre  "Pratique de l'Infiniment Autre" de Jean-Paul Inisan - a été légèrement modifié avant publication sur cette page.